Etude

L’ingénierie et ses métiers face au défi du changement climatique

Durée 5 min

Le secteur est un levier essentiel pour répondre à l’enjeu climatique. Les métiers de l’ingénierie se réinventent pour faire face à des besoins croissants, de l’éolien à la construction durable. La transition écologique n’attend pas !

Illustration des leviers du secteur de l'ingénierie pour répondre aux enjeux climatiques

L’ingénierie tient aujourd’hui un rôle majeur pour répondre aux défis lancés par le changement climatique. En 2021, les missions qu’a menées la branche en faveur de l’adaptation à ce phénomène ou de sa limitation ont mobilisé, en France, 42 000 équivalents temps plein (ETP), soit 15 % de ses effectifs. Et ce n’est qu’un début car celui-ci se mobilise pour appréhender au mieux l’avenir en matière de profils et d’emploi.

C’est l’objet de l’étude prospective réalisée par l’Observatoire des métiers du numérique, de l’ingénierie, du conseil et de l’événement (OPIIEC) et publiée en mars 2022. On y apprend notamment que 8 400 ETP supplémentaires seront nécessaires pour répondre aux nouveaux besoins en ingénierie d’ici 2025. Le chantier est considérable, d’autant que les jeunes diplômés ne couvriront que 30 % des besoins en recrutement dans cinq ans. Dans ce contexte, les métiers de l’ingénierie doivent évoluer dans leur mission pour devenir des métiers d’avenir au service de la durabilité.

Cinq grandes filières et des besoins

Les applications liées aux énergies décarbonées sont les plus demandeuses de compétences (+ 26% d’ici à 2025), avec de forts besoins en ingénierie électrique et génie civil (éolien, nucléaire).

Suivent quatre autres grandes filières :

- les mobilités dites sobres (+ 22%), qui ont recours à des compétences en électricité mais aussi en urbanisme et aménagement territorial ;

- la construction durable (+ 22 %), portée en partie par les plans de rénovation énergétique des bâtiments ;

- l’adaptation des territoires au changement climatique (+ 14%), avec la mise en place de solutions paysagères (moins de béton) par les collectivités locales ;

- la décarbonation de l’industrie (+ 8 %), dont le plus fort levier sera l’ingénierie énergétique.

+ 26 % pour les énergies décarbonées
+ 22 % pour les mobilités dites sobres
+ 22 % pour la construction durable
+ 14 % pour l’adaptation des territoires au changement climatique
+ 8 % pour la décarbonation de l’industrie

Si les besoins sont là, ils ne conduiront pas forcément à la création de nouveaux métiers. En revanche, des évolutions de compétences seront inévitables. L’étude de l’OPIIEC donne quelques exemples :

Data Scientist

Il aura une place accrue du fait des besoins d’acquisition, de compréhension et de traitement de données massives.

AMO programmiste

Il pourra introduire le facteur climatique dès le marché de construction.

Conducteur de travaux

Il sera davantage sollicité par la demande de constructions adaptées au changement climatique.

Directeur de projet

Ses compétences s’élargissent pour répondre à la fois aux enjeux environnementaux et à la forte augmentation des besoins en emplois, particulièrement dans l’énergie.

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Des pistes pour la formation

On constate aussi des évolutions en matière de formation : l’équivalent de 5 000 diplômés par an (du BTS au Master) sont désormais issus de formations initiales orientées vers le climat (énergie, aménagement du territoire), soit 10% de l’offre de formation scientifique. Mais la marge de progression reste importante. Elle l’est encore davantage concernant la formation continue et le recours à l’alternance y compris sur des profils élargis, souligne l’étude, qui encourage clairement leur développement.

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