Evénement
L'AMO à toutes les étapes, lancement à Nancy d'un tour de France
Durée 5 minutes
Quel est l’apport de l’AMO dans les projets des collectivités ? C’est la question à laquelle de nombreux experts du secteur ont tenté de répondre mercredi 15 mars, au Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, à Nancy, lors de la première rencontre “l’AMO à toutes les étapes”. Présentation d’études, table-ronde, retours d’expériences… Une soixantaine de personnes - professionnels du secteur (bureaux d’études et ingénieurs), représentants du métier et étudiants de licence 3 du Cnam Grand Est - ont pu échanger et débattre sur les évolutions profondes de la profession.
Métiers de l'AMO : mieux les connaître pour les rendre plus performants
Pour mieux se former, encore faut-il comprendre et faire connaître le métier et ses missions. Car oui, même au sein du secteur, définir l'Assistance à maîtrise d'ouvrage, est un petit challenge... C’est tout l’objet du guide “52 missions d’AMO pour vos projets” présenté par Gérard Pinot, Président du Collège AMO de la Fédération Cinov. Une méthodologie unique en la matière qui est aujourd’hui le seul document présentant une vision synthétique des missions d’AMO tout au long d’un projet d’aménagement et de construction.
Après l’introduction de ce nouvel outil qui devrait contribuer à l’amélioration de la qualité des projets, Gérard Pinot a partagé les 3 grands enseignements de l’étude OPIIEC :
- Connaître son environnement local, pour identifier les compétences et expertises en place au sein des territoires,
- Définir ses besoins dans une logique de sobriété,
- Monter en compétences, soit par la formation, soit par l’expérience dans des projets de plus en plus complexes.
Ces grandes conclusions sont un premier pas pour résoudre de nombreux risques qui existent dans le domaine de la construction, et notamment celui du manque de préparation des projets qui les rend bien souvent inadaptés. “L’important dans notre métier, c’est de respecter le triptyque “qualité-coût-délais”, et de trouver les bons arbitrages entre les trois… C’est toujours un challenge ! ”, concluait Gérard Pinot.
Table-ronde : quels liens entre ingénierie privée et publique ?
Pour répondre à cette question, nous recevions 3 experts : Karl Marotta, Secrétaire général de la Fédération Cinov Grand-Est, Cécile Calin, Directrice de Meurthe-et-Moselle Développement, Vice-présidente de l’Association nationale des directeurs d’agences techniques départementales, et Philippe Host, Responsable urbanisme et travaux à Phalsbourg, ingénieur territorial à l’AITF.
Interrogé sur les conditions d’une complémentarité réussie entre les deux parties, Karl Marotta explique “Les collectivités de taille modeste ont souvent un déficit de compétences pour définir concrètement la nature de leur besoin. C'est là où l’ingénierie publique intervient et peut ainsi dimensionner la participation de l’ingénierie privée.” Si la demande est claire et lisible dès le départ, pour Karl Marotta “on gagne ensemble”. Cécile Calin ajoutait, “il faut travailler la méfiance de la sphère publique vis-à-vis de la sphère privée, en proximité avec le code des marchés publics.” Selon elle, il faut instaurer des temps de dialogues réguliers, cela passe par des événements comme celui-ci”. Pour Philippe Host, Responsable urbanisme dans une commune de 5000 habitants, le public devrait être le premier recours des élus, c’est plus rapide et moins cher (...). “Le public doit aider les collectivités à rédiger les cahiers des charges et définir les besoins pour pouvoir lancer les consultations d’AMO.” Échanges et communication sont la clé pour créer une complémentarité fructueuse entre les deux parties durablement.
Retour sur une expérience réussie entre AEDIFICEM et INRS
Quoi de mieux qu’un regard terrain pour illustrer l’apport de l’AMO dans un projet ? Retour sur une collaboration fructueuse : une mission de programmation pour l’INRS, réalisée par l’agence AEDIFICEM, représentée par Francisco Goncalvès, Architecte et chef d’agence Alsace-Lorraine. AEDIFICEM a été sollicitée par l’INRS pour réaliser une étude de faisabilité et répondre à la question suivante : comment réorganiser le laboratoire de façon différente dans un nouveau bâtiment ? “Nous sommes en 2023, tout bâtiment doit s’appuyer sur la RE2020, ce qui est encore très expérimental. On veut construire un nouveau bâtiment scientifique, mais il faut qu’il coche plusieurs cases : qu’on saute presque une génération, qu’on fasse mieux, qu’on reparte d’une page blanche”, ajoutait le commanditaire INRS. Si le projet a bien fonctionné, c’est avant tout grâce au temps passé en amont par l’AMO (AEDFICEM) pour rencontrer le maître d’ouvrage, tous les acteurs du projets et même les sachants de l’INRS (chimistes, techniciens…). Ce temps d’étude préalable ne peut pas être amoindri et définit le programme à venir et sa réussite !
Interrogés lors du cocktail, les étudiants du Cnam Grand Est, qui travaillent tous dans l’univers du BIM, ont trouvé des réponses pour compléter leur parcours de formation. “Ces événements nous apportent des petites compétences techniques et des idées pour se tourner vers l’AMO à l’issue de notre diplôme” nous confie Manon. Pour Léah, “C’est important d’oser, de se montrer et de se créer petit à petit un réseau.” Nul doute que ce moment d’échanges et de networking saura créer de beaux débouchés !