Témoignage
Accompagner les entreprises dans leur transformation
De plus en plus répandue sans vraiment savoir comment la définir : à quoi ressemble la profession de consultant ? Focus sur ce métier de l’ombre avec Cloé Dugrillon, Senior Consultant Environment and Sustainability chez Wavestone, cabinet de conseil en transformation.
À 28 ans, vous occupez un poste de consultante dédiée, entre autres, à la décarbonation des entreprises. Comment et pourquoi avez-vous intégré cette fonction ?
C’est au cours du Master en politique environnementale à l’École des affaires internationales de Sciences Po (PSIA) que j’ai pris conscience de l’importance des stratégies environnementales et décidé d’en faire mon métier.
J’ai débuté à l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) où je contribuais à l’analyse des politiques d’utilisation de l’eau en agriculture. Puis j’ai intégré Nomadeis, un cabinet de conseil de 20 personnes, entièrement consacré aux enjeux environnementaux, racheté en 2022 par Wavestone, un cabinet d’envergure internationale de 4 000 salariés.
Aujourd’hui, quelles sont vos missions chez Wavestone ?
Je travaille principalement sur la décarbonation, la mobilité et l’économie circulaire. Les missions que nous conduisons consistent notamment à définir la stratégie environnementale des entreprises privées, mais aussi d’autres types d’organisations (associations, collectivités locales, etc.), avec lesquelles le groupe travaille. En matière de décarbonation, nous les aidons dans la définition de leur stratégie et feuille de route de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et nous les accompagnons également dans le déploiement de ces plans d’action.
Pourquoi avoir choisi de travailler dans un cabinet de conseil ?
Pour avoir des missions variées, car les clients, tous secteurs confondus, sont de toutes tailles. Se confronter à une variété de problématiques génère une émulation intellectuelle. C’est très formateur en termes de méthode, de rigueur, de sérieux et d’efficacité. Ce sont des réflexes qu’on acquiert pour le reste de sa carrière.
Comment avez-vous acquis votre expertise ?
Le Master en politique environnementale m’a permis de faire des liens entre les différents sujets liés aux enjeux environnementaux (carbone, eau, biodiversité, gouvernance, enjeux sociaux).
Le consultant débutant est obligé à chaque mission de beaucoup se renseigner sur le contexte économique et réglementaire de son client et de ses activités. Au fil du temps, il acquiert des connaissances et un savoir-faire, lui permettant d’apporter des solutions sur mesure à des problèmes complexes et spécifiques.
Vous travaillez en étroite collaboration avec vos clients : comment vous structurez, concevez et mettez en œuvre le/les projet(s) ?
Toutes les missions de conseil ont en commun une première phase de cadrage et de définition des besoins du client, ainsi que l’installation d’une relation de confiance. Néanmoins, concernant le déroulement des missions, peu de journées se ressemblent : animer des ateliers, chercher de l’info, conduire des entretiens, proposer des recommandations pour agir sur tel ou tel sujet, préparer une réunion… Chaque jour, il s’agit de jongler entre plusieurs sujets et plusieurs équipes.
Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?
La 1ʳᵉ qualité est la passion. Suivent la rigueur et l’efficacité, car les clients attendent de nous des livrables irréprochables, puis l’autonomie et l’organisation pour anticiper les prochaines échéances.
Ce qui fera la différence, c’est la capacité d’adaptation : d’un client à l’autre, ce ne sont ni les mêmes besoins ni les mêmes plannings.
Il est également important d’être à l’aise à l’oral : les consultants sont en constante interaction avec un ensemble de parties prenantes. C’est un métier où l’on doit convaincre : être un bon orateur est un plus.
Quelles sont vos satisfactions quotidiennes dans l’exercice de votre métier ?
Ce qui me plait, c’est de pouvoir toucher concrètement à ce qui fait la transition écologique et la transformation des organisations pour tendre vers un modèle plus sobre et plus résilient. Le secteur du conseil en environnement est en pleine effervescence. Il y a une réelle prise de conscience des impacts du changement climatique à l’échelle mondiale et ce métier permet d’être en lien avec un ensemble de parties prenantes pour les faire évoluer collectivement dans le sens de la transition écologique.
J’aime avoir un rôle au cœur du tissu économique français et international et faire en sorte que chaque fil qui le compose soit plus conscient et respectueux des enjeux environnementaux.